sud ouest, 12 décembre 2007
CASTELNAU-D'AUZAN. --Le projet de lotissement pour retraités fortunés d'Europe du Nord, bloqué au printemps par le tribunal administratif, n'a toujours pas été jugé en appel. Les opposants restent vigilants Le Castel sera au coeur des élections municipales
:G.B.
Les opposants au Castel peuvent se frotter les mains. Chaque mois qui passe est une victoire dans leur bataille contre cet imposant projet de lotissement pour retraités d'Europe du Nord. En avril dernier, le tribunal administratif de Pau a suspendu en référé la carte communale qui donnait le feu vert à la résidence voulue par le maire Philippe Beyries et portée par le promoteur hollandais ProCapital.
À l'occasion de ce revers printanier, les Bataves avaient fait savoir qu'ils comptaient bien maintenir leur calendrier
originel, et ce malgré le contretemps juridique : « Lancement des enquêtes publiques en septembre (notamment la loi sur l'eau), pour l'obtention d'un permis de construire en 2007. »
Preuve que la patience de ProCapital a des limites, Jean-Luc Couerbe, le « project manager » (directeur de projet) avait même fixé une date butoir : « Si nous n'obtenons pas de permis de construire en 2007, il est clair que notre présence ici sera reconsidérée » (« Sud Ouest » du 5 mai 2007). Problème : l'échéance approche et le Conseil d'État n'a toujours pas examiné le référé palois après le pourvoi en cassation interjeté par le ministère de l'Environnement. C'est en effet la DDE qui avait validé la nouvelle carte communale retoquée.
Enjeu politique. D'où la satisfaction des membres de l'association pour la défense de l'environnement et des intérêts de la commune de Castelnau-d'Auzan, le comité de défense anciennement connu sous le nom autrement poétique de « Pharaonisme et Tartarinades ». « Fin décembre, il y a même des sous-seing privés qui arrivent à
échéance », se réjouit Sylvie Louge, la secrétaire de l'association. Conséquence : les terrains « réservés » pour le Castel ne le seront plus.
Mais les mois qui viennent devraient surtout voir la querelle glisser des terrains associatif et judiciaire vers le champ politique. « Nous ne pouvons pas encore en parler, mais il est clair qu'une candidature émanera des rangs des opposants au Castel », confie Sylvie Louge.
Pour l'heure, aucun candidat n'est déclaré et le Comité de sauvegarde ne prendra pas position en tant que tel. « C'est une démarche citoyenne qui permettra de proposer autre chose, et de montrer que nous ne sommes pas des gens qui sont systématiquement contre tout », conclut la secrétaire du comité.
Ni le maire Philippe Beyries ni Jean-Luc Couerbe n'ont pu être joints hier.